Une nouvelle enquête révèle que même si la plupart des adultes britanniques estiment que les propriétaires de voitures électriques devraient contribuer aux taxes routières, ils sont fortement favorables à l’affectation des recettes provenant de la future taxation des véhicules électriques à l’amélioration des infrastructures de recharge publiques. Cela survient alors que la chancelière Rachel Reeves se prépare à une annonce budgétaire qui devrait inclure une taxe au kilomètre sur les véhicules électriques.
Le sondage, mené par le cabinet de conseil Stonehaven et impliquant près de 2 250 personnes interrogées, a révélé que 71 % des adultes britanniques soutiennent une certaine forme de taxe routière pour les conducteurs de véhicules électriques. Il est toutefois intéressant de noter que plus de la moitié (49 %) souhaitent que les fonds générés par un éventuel prélèvement au kilomètre – estimé à environ 3 pence par kilomètre – soient réinvestis pour rendre la recharge publique plus abordable. Ce sentiment s’aligne sur les inquiétudes généralisées concernant la hausse du coût de la recharge publique des véhicules électriques.
Soulignant davantage cette priorité, 61 % des participants à l’enquête ont également exprimé leur soutien à l’utilisation des recettes fiscales des véhicules électriques pour améliorer le réseau de recharge britannique. Le désir de meilleures routes était tout aussi fort, 83 % des personnes interrogées préconisant que des fonds soient consacrés à la réparation des nids-de-poule.
Ce débat intervient à un moment crucial dans la transition du Royaume-Uni vers les véhicules électriques. Alors que les ventes de voitures traditionnelles à essence et diesel diminuent, le gouvernement est de plus en plus contraint de trouver d’autres sources de revenus pour compenser la perte de recettes provenant des taxes sur les carburants. Alors que le secteur des voitures électriques reconnaît qu’une certaine forme de taxation est inévitable, les dirigeants de l’industrie s’inquiètent du moment choisi pour cette annonce, d’autant plus que les constructeurs sont déjà aux prises avec des exigences strictes en matière de véhicules zéro émission (ZEV), exigeant que 28 % des ventes de voitures neuves des grandes marques soient électriques d’ici 2025.
La compression des prix de la recharge publique
La question des coûts de recharge publique est devenue centrale à mesure que l’écart de prix entre les véhicules électriques et les voitures à essence se réduit considérablement. Aujourd’hui, pour de nombreux acheteurs potentiels, le coût de la recharge sur les réseaux publics constitue un obstacle important à l’adoption des véhicules électriques, en particulier dans les zones urbaines où les véhicules électriques sont les plus adaptés.
Selon le RAC, les conducteurs britanniques sont actuellement confrontés à une moyenne de 72 pence par kWh pour les chargeurs rapides (8-49 kW) et à un montant stupéfiant de 81 pence par kWh pour les chargeurs rapides (50-149 kW). Cela se compare nettement aux tarifs d’électricité nationaux moyens de 26p par kWh ou aux tarifs de nuit encore moins chers spécialement conçus pour la recharge des véhicules électriques qui oscillent autour de 8p.
Même si les fournisseurs de recharge rapide affirment que le coût plus élevé reflète la commodité et la rapidité, plusieurs facteurs contribuent à cette disparité de prix. Les opérateurs de bornes de recharge (CPO) investissent massivement dans l’expansion de l’infrastructure de recharge du Royaume-Uni, mais contrairement aux factures d’électricité nationales qui sont soumises au plafonnement des prix de l’Ofgem, il n’y a pas de telles limites sur les coûts de recharge publics. Cela signifie que les CPO peuvent ajuster leurs prix beaucoup plus librement.
Cependant, un facteur clé qui fait augmenter ces coûts pour les conducteurs de véhicules électriques est la « taxe de chaussée ». Le taux de TVA actuel de 20 % prélevé sur l’électricité vendue aux bornes de recharge publiques dépasse largement le taux de 5 % appliqué à l’usage domestique ou commercial. Réduire cette disparité pourrait aider à compenser une partie de l’impact négatif que toute nouvelle taxe sur les véhicules électriques au kilomètre pourrait avoir sur les ventes. Alors que les données du RAC montrent que les conducteurs moyens de VE dépendent des installations de recharge publiques pour seulement 15 % de leurs besoins, beaucoup n’ont pas accès aux options de recharge à domicile et seraient confrontés à un fardeau financier s’ils dépendaient uniquement du réseau public, plus coûteux.
“Abaisser le taux de TVA sur l’électricité vendue sur les bornes de recharge pour véhicules électriques pour qu’il corresponde aux 5 % facturés aux clients nationaux serait d’une grande aide pour réduire les coûts pour les conducteurs”, a souligné le porte-parole du RAC, Rod Dennis. Il a également laissé entendre qu’un prochain examen par Ofgem pourrait potentiellement conduire à une réduction des frais facturés aux réseaux de recharge, bénéficiant en fin de compte aux consommateurs grâce à des prix plus bas.
La responsable de l’organisme commercial ChargeUK, Vicky Read, a fait écho à cet appel à la réforme en 2024. « Nous avons besoin d’une action du gouvernement et de l’Ofgem pour garantir que l’abordabilité ne devienne pas un obstacle à l’adoption des véhicules électriques », a-t-elle déclaré, soulignant le fardeau de l’augmentation des tarifs fixes pour la recharge rapide, les prix de gros de l’électricité constamment élevés par rapport aux autres pays de l’UE et le manque de programmes de crédits carbone disponibles pour les opérateurs britanniques, contrairement à leurs homologues européens.
Cette pression croissante suggère que si le chancelier Reeves décide d’introduire une taxe au kilomètre sur les véhicules électriques, elle sera probablement accompagnée de mesures visant à atténuer son impact sur l’adoption et l’accessibilité des véhicules électriques pour tous les conducteurs.























